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Sonu
29 mai 2015

Liberté de s'exprimer ?

Est-il encore possible de s'exprimer librement en France ? La question mérité d’être posée tant il est vrai que « l’usage abusif et aveuglant du mot fascisme » révèle l’incapacité de toute une frange de la classe politico-médiatique à accepter le débat. Née dans les rangs de l’extrême-gauche à une époque, aujourd’hui relativement lointaine où des partis autoritaires et souvent xénophobes se projetaient en partis uniques et dictatoriaux (mais est-ce encore le cas de nos jours en France ?, l’obsession antifasciste, sous l’impulsion du politiquement correct, a progressivement gagné tout, ou presque, le spectre politique, avec cette « envie que les problèmes d’aujourd’hui soient exactement ceux d’hier et qu’il n’y ait rien de nouveau à penser ». Or, « ce refus de penser conduit à l’interdiction de penser et de nommer. Grâce à la reductio ad hitlerum, quiconque parle de la patrie, du travail et de la famille est un adepte de Pétain. Quiconque parle des problèmes posés par certains immigrés recommence la Shoah ». Et c’est bien là tout le but : interdire l’accès au débat. Comme les questions économiques, sous l’égide du « TINA », ne se discutent pas , il ne reste plus qu’à fermer les questions sociales au nom de la lutte contre l’Hydre et le débat ne pourra se concentrer que sur quelques vagues questions sociétales (et encore, voir les chapitres suivants). Le citoyen n’aura plus alors que le choix entre deux clans de la même dyarchie, affichant consensus sur toutes les questions de fond (l’Europe, la Nation, l’économie, la diplomatie, l’immigration, l’école, etc.) mais instrumentalisant une fausse alternative avec de savantes doses de compassions clientélistes (les clientèles étant les seules variantes des deux clans), étant bien entendu qu’ils ont de toutes façon sciemment abandonné depuis belle lurette tout forme de pouvoir réel (c’est finalement fatiguant à exercer, et bien peu gratifiant au final) aux marchés et aux technocrates. Une fois ces bases du politiquement correct posées, on peut donc se lancer dans tous les procès en sorcellerie. Deux jeunes rebelles de salon et eux pacotilles peuvent donc se targuer de vouloir interdire de tribune Marcel Gauchet sous prétexte des supposées intentions réactionnaires de celui-ci. Mieux encore, un ci-devant premier ministre, de « gôche », peut initier un véritable « tir groupé qui relève du procès en excommunication, comme si pointer les dérives dites « réactionnaires » des intellectuels de gauche était désormais devenu un marqueur identitaire d’une gauche labellisée « véritable », mais en état de mort cérébrale, d'asphyxie politique et incapable de penser le progressisme au-delà de quelques questions sociétales et d’indignations relevant du réflexe pavlovien ». La cible : Michel Onfray. On est décidemment jamais mieux trahi que par les siens. Néanmoins, les sorties de Manuel Valls, ses distributions de bons points et de mauvais aux « intellectuels » qui ont le bonheur de lui plaire (si tant est que l’on puisse qualifier BHL d’ « intellectuel »), sont finalement un mal pour un bien : elles jettent le masque de la vertu pour que tout à chacun puisse contempler le visage de l’intégrisme intolérant et dogmatique, dont la violence verbale n’est que le dernier refuge d’une incompétence patente et d’une inculture crasse.

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