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Sonu
16 mars 2015

L'armée sous le soleil

Moins de trois jours après avoir présenté le Livre blanc sur la défense et la sécurité 2013, le ministre français de la défense Jean-Yves Le Drian s’est envolé pour la Martinique. Au menu de cette tournée : l’inspection des « forces de souveraineté », la lutte contre le narco-trafic avec simulation de l’arraisonnement d’un go-fast à bord de la frégate Germinal, le maintien en condition des matériels et la place de l’armée dans l’économie locale, le lien armée-nation avec visite au régiment du service militaire adapté (SMA), un exercice de secours aux populations en cas de catastrophe, et, enfin, une allocution axée notamment sur la réaffirmation de la priorité stratégique pour « les outre-mer » — pour reprendre la formulation utilisée par ce Livre blanc. Près de trois millions de Français ultra-marins, qui se sont longtemps sentis « entièrement à part », vivent dans ces îles des Caraïbes, de l’océan Indien et du Pacifique, ainsi que sur quelques bouts de continent (Guyane, St-Pierre-et-Miquelon). Mais ils étaient rarement pris en compte dans des documents stratégiques, comme ces Livres blancs sur la défense, en tant que citoyens ayant droit à la sécurité, la protection, etc. La question, par exemple, de savoir si le manteau de la dissuasion nucléaire à la française s’étend jusqu’à la protection des populations des départements et territoires français d’outre-mer (DOM-TOM) n’a jamais été clairement évoquée. Elle ne l’est pas davantage dans cette édition 2013 du Livre blanc (PDF). On ne sait pas non plus si la sécurité des approches maritimes de la France s’étend à celles de son domaine ultra-marin. « Les outre-mer » n’occupent d’ailleurs qu’une page et demi sur les 160 du rapport, même s’il en est fait mention, par petites touches, tout au long de ce texte. Lire, dans le Monde diplomatique de mai 2013, « Les ambitions de Pékin bousculent la donne spatiale et nucléaire », par Olivier Zajec.Ainsi, dans les « risques et menaces » : « Celles qui pèsent sur les outre-mer posent des problèmes spécifiques dues à leur éloignement et à leur dispersion ». La situation stratégique des DOM-TOM « requiert une attention renforcée, notamment en raison des nombreuses richesses qu’ils recèlent et des phénomènes illégaux qui se développent dans leur voisinage immédiat ». Et d’énumérer les risques de pillage des ressources naturelles (orpaillage clandestin, pêche illégale), de trafics (otages, drogues, blanchiment d’argent, immigration illégale), de catastrophes naturelles (séismes, cyclones, tsunamis, volcans) ou non (pollution), etc.

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